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7 astuces dans le sampler de FL Studio pour améliorer et déformer vos samples


Comment utiliser le Sampler de FL Studio ? Le sampler est ce plugin un peu austère qui sert par défaut à jouer des effets sonores dans FL Studio. C'est vrai qu'à côté des sublimes VST de luxe, pleines de boutons et de presets, le Sampler a un côté un peu rebutant, qui peut décourager à l'utiliser. J'avoue.

Le plugin Sampler auquel nous nous intéresserons aujourd'hui.

Mais détrompez-vous. Dans cet article, je vais vous apprendre 7 astuces qui vous permettront d'améliorer instantanément les utilisations que vous faites des samples dans vos productions musicales. Et peu importe le style ! Rap, tropical house, trap, reggae, disco, funk, house, techno... Vous trouverez de quoi vous rassasier en tips et tricks, tout comme en enseignement pur et dur.

J’utilise ici FL Studio 12. C'est important car beaucoup des fonctionnalités présentés ne sont apparus qu'avec FL 12. Mais Image Line propose gratuitement les mises à jour de son logiciel à vie une fois acheté, ça ne devrait donc pas être un problème pour vous d'avoir la dernière version ;)

Où trouver des samples ?

Si on veut utiliser le Sampler, il nous faut des samples (logique). Un sample, c’est un échantillon sonore. En pratique, c’est un fichier sonore qui correspond à un son, une boucle mélodique, une note de musique...  En se contentant d’assembler des samples, on peut faire une musique entière !

Mais où trouver des samples ? Deux réponses. Soit, vous les fabriquez vous même en mode old-school tmtc à l’ancienne. Par exemple, en utilisant audacity et un mp3 d'une chanson que vous aimez bien. Soit, vous êtes fainéants (comme moi) et vous utilisez un sample pack.

Télécharger et installer un sample pack

Un sample pack, c’est une sorte de gros dossiers pleins de fichiers sonores assez courts. Ils sont très pratiques car permettent sans trop se casser la tête d’avoir pleins d’ambiances et de sons rigolos. Voilà quelques liens vers des samples packs que je trouve cool.

- Samplephonics (gratuit)
- Puremagnetik (quelques trucs gratuits)
- Ceux de Native Instruments pour Maschine (payants mais très bons)

Ce ne sont bien sûr pas les seuls, n’hésitez pas à fouiller sur google. Notez que tous les samples packs ne s’appellent pas en réalité vraiment comme ça, parfois “soundbank”, “soundpack”, “loops”, etc. Pourquoi pas vous même, après avoir appris comment faire dans ce tutoriel, partir disséquer des musiques pour en récupérer les précieux samples ?

Importer des samples dans FL Studio

Pour importer les samples de votre sample pack dans FL Studio, il y a une manière assez simple et efficace.
  1. Commencez par vous créer un gros dossier “MES SUPER SAMPLES” dans Mes Documents, par exemple. 
  2. Dans le dossier “MES SUPER SAMPLES”, extrayez le contenu des sample pack que vous téléchargez. 
Parfois il y a plein de sous dossiers bizarres dont vous ignorez à quoi ils correspondent, ne conservez que l’endroit de votre sample pack où il y a plein de fichiers sonores (.wav, .aac, .mp3...). Si vous comprenez à quoi ils correspondent, gardez-les, alors.


Exemple ici avec 513 free drums de Samplephonics. Je ne conserve que le dossier “Samples” que je mets dans mon dossier “MES SUPER SAMPLES”.

Désormais, rajoutons un raccourci vers notre dossier "MES SUPER SAMPLES" dans la fenêtre Browser de FL Studio. Ça permet de moins se prendre la tête pour choisir un sample et le rajouter dans un projet.
Dans la fenêtre du Browser dans FL Studio (Alt+F8 pour l’ouvrir) cliquez sur la petite flèche dirigée vers le bas tout en haut à gauche, et choisissez “Configure Extra Folders”.


Dans la nouvelle fenêtre, cliquez sur un petit dossier à gauche dans la liste, et indiquez le chemin vers “MES SUPER SAMPLES”.



Maintenant que le raccourci vers le dossier a été rajouté, vous remarquerez qu’on a accès à toute l’arborescence du dossier et aux fichiers qui sont à l’intérieur. Quand vous faites un simple clique gauche dessus, vous pouvez entendre le sample. N’hésitez pas à cliquer sur plein de samples à la suite pour les écouter avant d’en choisir un.


Pour intégrer un sample à notre projet, vous cliquez-déposez avec le clic gauche le sample dans le Channel Rack ou dans la Playlist, au choix.

Si c’est une genre de percussion ou note de musique, pour lequel vous aurez besoin de dessiner un pattern ou du piano roll, choisissez le Step Sequencer.



Si c’est un son que vous n’utilisez qu’une seule fois dans votre piste, ou que vous avez besoin ensuite de caler précisément ou de redécouper (on verra ça) choisissez la playlist. À noter que votre son “existe” malgré tout dans votre Step Sequencer, mais avec un peu moins d’options.


Lorsque vous glissez-déposez un sample dans la Playlist, votre Channel Rack bascule pour n’afficher que les “Channel” de type “Audio”. Pour retrouver toutes vos précieuses VST que vous avez ajouté précédemment, cliquez sur le petit menu déroulant en haut du Channel Rack.


Si votre sample est le son d’un instrument de musique, ouvrir le piano roll vous permettra de lui écrire une mélodie. La VST sampler pitche automatiquement les demi-tons, c’est-à-dire qu’à partir d’une seule note de musique, vous pouvez avoir toutes les autres ! C’est très pratique.


Voilà ! Vous avez un sample pack, vous savez l’intégrer à votre workflow, vous savez ajouter des samples. Le cours pourrait s’arrêter là.

Oui mais non. Car les sample pack c’est cool... Mais les utiliser tel quel, franchement, c’est plutôt la loose ! Si vous vous contentez d’aligner des samples pour faire vos musiques, vous aller sonner comme n’importe quel DJ Jean-Kevin, et ça, ça craint du boudin ! Ne faites jamais ça à la maison !

C’est pour ça que maintenant on va voir une série d’astuces sur comment pimper vos samples pour en faire des trucs de ouf.

Astuce 0) Rajouter des effets

C’est tout l’intérêt de la Musique Assistée par Ordinateur ! Je vous renvoie à mon autre cours là dessus.

Un sample tout seul sonne souvent un peu tristoune, ou bien s'intègre mal à votre mix. Pensez à bien vous les approprier en leur rajoutant des effets :)

Astuce 1) Combiner les sons avec le layering

C’est l’astuce la plus simple : elle consiste à superposer différents samples, jusqu'à ce que vous aimiez ce que vous entendiez. En anglais on appelle ça du layering. N'hésitez pas à "stack the layers", c'est-à-dire superposer et accumulez les samples joués simultanément. Souvent ça les rend plus fort, plus riches, plus présents.

Écoutez un sample non pas en tant que totalité, mais en tant que future partie d’un tout. Un kick tout seul peut être nul comme du caca de vache. Mais si on le rajoute à 3 autres kicks, vous pourrez avoir exactement ce que vous cherchez.

Astuce 2) Pitcher les samples

Pitcher un sample signifie changer la hauteur de ce son. Par exemple pour le rendre plus grave ou plus aigu. C'est une manière plutôt créative de dénaturer ou détourner un sample pour le réutiliser dans votre musique. Souvent, il vous faudra pitcher les samples pour les adapter à la tonalité principale de votre morceau, c'est-à-dire la gamme qu'il utilise. 

Pitcher un sample peut se faire de multiples manières dans FL Studio.

Le potentiomètre PITCH

La première méthode est d'utiliser le potentiomètre PITCH en haut à droite du sampler. Le numéro à droite du potentiomètre indique l’amplitude maximale du PITCH, c’est-à-dire jusqu’à combien de demi-tons le potentiomètre PITCH pourra aller sur le sample. Vous pouvez changer cette valeur pour faire varier plus ou moins la hauteur du sample.


Quelques valeurs utiles : 12 demi tons font une octave (Do grave→Do aigu). 7 demi tons font une quinte (Do→Sol). 5 demis tons font une quarte (Do→Fa). 3 demis tons font une tierce mineure (Do→Mi bémol).

Vous remarquerez avec stupéfaction que 90% des caisses claires et des hit-hat sonnent bien plus hip-hop si on les pitch down (si on diminue leur tonalité vers le bas), et plus folk si on les pitch up. Également, pitcher les vocals est désormais un gimmick récurrent de DJ Snake.

Mettre une automation sur le pitch

Ajouter une automation (automatisation) sur le pitch est encore une manière intéressante d'exploiter cet outil. L'automation (ou automatisation) fais en sorte qu'au court de votre morceau le bouton PITCH se tourne tout seul, quand vous le souhaitez et comme vous le souhaitez. Ça rendra votre musique plus dynamique et évolutive, et ça évitera qu'on s'ennuie.

Pour créer une automation, faites un clique droit sur le bouton dont vous voulez une automation, et sélectionnez “Create automation”.

Pour dire à l’automation “comment le bouton va bouger”, vous placez des points sur la courbe avec clique droit, et les déplacez avec le clique gauche. Pour en supprimez un, faites clique droit dessus et choisissez “Delete”.

Par défaut, une automation est créee dans la Playlist dans toutes la musique. Pour en créer des plus courtes, sélectionnez une zone de temps à jouer en boucle dans la playlist en cliquant sur la barre de défilement du temps. Une barre orange devrait apparaître.


Une automation de pitch est liée à l’amplitude de pitch définie lorsque vous l’avez créée. Si vous l’avez créée lorsque l’amplitude du pitch était 2, alors ses points extrêmes seront 2 et -2, même si vous changez l’amplitude du pitch après coup. Pour changer les extrêmes dans l’automation, vous devrez recréer une nouvelle automation.

En général, ce genre d’automation marche très bien avec des mouvements uniforme du pitch sur des percussions. Un exemple connu est celui d’une caisse claire qui accélère avec une automation qui la rend de plus en plus aigue.



Astuce 3) Accorder un instrument dans FL Studio

Ce scénario arrive souvent. Vous ajoutez votre super_sample_synthé_dubstep_hardcore.wav à votre projet. Vous écrivez pour lui une mélodie dans le piano roll. Puis vous ajoutez un autre sample et jouez la mélodie mais : horreur ! Votre piano_sample_vintage.wav, lui, joue dans une tonalité complètement autre. Pourtant, vous indiquez les mêmes notes dans le piano roll...

C'est comme si l'un et l'autre n'était pas accordés de la même façon.

En réalité, c'est parce que le sample de base ne correspond pas forcément à la "root note" qui lui est attribué.

Comment changer la root note du sampler ?

Lorsque vous utilisez le sample d’une note de musique (par exemple, le sample d’une note de trompette), il faut indiquer au Sampler quelle est <italique>précisément</italique> cette note de musique. Le Sampler suppose par défaut que cette note enregistrée dans le sample (root note) est un Do. Mais si la trompette joue un Fa#, il faut le dire au Sampler !

Dans le Sampler du sample, allez dans l’onglet “Miscellaneous fonctions” (clef à molette), et cliquez DROIT dans le petit clavier tout en bas sur la bonne note à laquelle correspond le sample. Si vous faites une bêtise (par exemple, faire un clic gauche au lieu d’un clic droit...), cliquez sur le petit bouton Reset en bas.

Comment trouver la note jouée par un sample ?

Vous savez comment indiquer au Sampler quelle note est jouée par votre sample. Mais vous, comment connaître la note qui est jouée dans le sample ? Comment le deviner ?

Souvent dans les sample pack, cette information est donnée dans le nom du fichier (en général en notation anglaise : A=La, B=Si, C=Do, ...).

En revanche, si cette information n'est pas donnée immédiatement, il y a alors deux méthodes :
  1. Solution manuelle, dite “solution du galérien” : vous demandez à votre pote qui a l’oreille absolue / vous essayez de deviner en jouant d’un instrument à côté / vous vous réveillez en pleine nuit en sueur avec la réalisation que ce sample est en Do mineur / etc.
  2. Solution automatique, dite “solution de l’assisté” : vous utilisez le plugin Edison pour trouver la note jouée par le sample.

Trouver la note jouée par un sample avec Edison

Cliquez droit sur le spectre du sample dans le sampler et choisissez Edit.




Le sample s’ouvre dans la VST “Edison” installée par défaut avec FL Studio. Cette VST est un éditeur de sample assez complexe et pourrait faire l’objet de tout un guide.

Pour ce dont on a besoin, faits un clic gauche sur ce petit bouton et choisissez “Detect Pitch Regions”



Edison indique ensuite les notes détectées en notation anglaise. Ici, en occurrence, c’est un A#, donc un La Dièse. Il n’y a plus qu’à indiquer la root note au Sampler, comme vu précédemment.


Il peut arriver que ça ne marche pas : c'est souvent le cas si vous avez des samples de très mauvaises qualité (pour donner un style vintage, yo) ou alors très bizarres (des cris, des voix, des synth avec des pitch-bend, etc.). Dans ce cas, retournez à la “solution du galérien”. C’est ça aussi la musique, il faut entraîner son oreille.

Accorder les percussions

En théorie, les percussions doivent aussi s’accorder dans la tonalité du morceau. En effet, la batterie joue en réalité des notes qui ont une certaine fréquence. Si celles-ci n'ont rien à voir avec votre morceau, la batterie pourra sonner "à côté" de votre morceau.

Attention à ne pas tomber non plus dans l'abus ! Une fois que vous avez choisi une note pour une percussion, ne la faites pas changer tous le temps de pitch. Sauf exception, une percussion n'est pas supposée être jouée comme un piano. Je vous recommande donc d'accorder la grosse caisse, la caisse claire et les toms en priorité une bonne fois pour toute, puis de les utiliser tels quels.

Pour le faire, faites exactement pareil que la note d'un instrument : utilisez Edison pour reconnaître la note jouée par votre sample de percussion (votre kick, snare, tom), puis changez sa "root note" dans le sampler. Typiquement, accordez le kick à la fondamentale ou à la quinte, le snare pareil, le tom aigu à la fondamentale, le tom medium à la quinte, le tom basse à la fondamentale (une octave en dessous du tom aigu).

Notamment : si vous ne mettez pas <lien url="http://hiphopmakers.com/free-808-drum-kit-227-samples"> le kick 808</lien> dans la tonalité de votre morceau, vous vous attirerez les foudres de tous les beatmakers.

Jouer un sample dans le piano roll

Après cela, vous pouvez utiliser le Piano Roll pour écrire la mélodie qui sera joué par le sample. Normalement, c'est fait automatiquement : le sample est pitchée la bonne hauteur, conformément à la "root note" indiquée précédemment.

Bug du piano roll : la note jouée ne change pas de hauteur !

Il peut arriver qu'après avoir rajouté un sample, la hauteur ne change pas quand la mélodie du piano roll est jouée. Ça peut être dû à plusieurs causes :

Vérifiez d'abord dans l’onglet “Miscellaneous Options” (clef à molette) que la case “Enable main pitch” est bien cochée.

Si le problème persiste, c’est dans 90% des cas dû au fait que le Sampler “bloque” la hauteur du son pour ne pas changer son tempo car il croit que vous le lui avez demandé. Pour corriger ça, ouvrez le Sampler, faites un cliquez droit sur le bouton TIME dans la partie “Time Stretching” et choisissez “(none)”.



Astuce 4) Changer l'enveloppe d'un sample

Rangez vos timbres, je parle ici de l’Attack, du Decay, du Sustain, et de la Release, en particulier ceux liés au volume. Quand une note est jouée, le volume du sample est modulé systématiquement par ces différents paramètres. C'est ce qui permet d'obtenir des notes très courtes (comme des pizzicatos) ou très longues (comme un sustento d'un violon).

Comment régler l'enveloppe de volume dans le sampler

Pour régler l'enveloppe de volume d'un sample, ouvrez le Sampler, allez dans le deuxième onglet “Envelope/instrument settings”, soyez certain de bien être dans le sous-onglet “Volume”, puis cochez la case “Envelope”.

Vous pouvez désormais jouer avec les différents potentiomètres.



Un peu de théorie. Imaginez que lorsque le Sampler joue votre sample, il tourne le bouton Volume à différents moments à différentes vitesses et de différentes manières.
  • ATTACK : Au tout début, il va le tourner le bouton volume depuis 0 jusqu’au max en une certaine durée.
  • HOLD : Puis, il va rester un petit moment au max sans toucher à rien. À chaque fois, c’est obligatoire. Pour le kiff. 
  • DECAY : le Sampler tourne doucement le bouton volume jusqu’au niveau du sustain.
  • SUSTAIN : aussi longtemps que la note est jouée, le Sampler garde le bouton volume au niveau du sustain (on parle donc plutôt de sustain level).
  • RELEASE : Enfin, lorsque la note est relâchée, le Sampler continue de jouer le sample et tourne le bouton jusqu’à 0 aussi longtemps que dure la release.
Je vous invite à bien sûr expérimenter les variations de ces paramètres de l’enveloppe. C’est en fait très intuitif.

Faites varier les enveloppes de volume de vos sons. Donnez à chaque instrument son rôle : certains auront pour rôle de “piquer” l’oreille avec une decay super courte, et d’autres de remplir l’espace avec un decay plus long. Créez des synthé staccato avec une attaque et un sustain nul, un decay et une release courte. Créez des synthés de type “nappe” avec une attaque longue, un sustain élevé, pas de decay, une release longue.

Changer l'enveloppe de volumes de vos samples de kick et snare est absolument fondamental. Trop souvent, elle sont trop longues et ne collent pas à votre morceau. Raccourcir la durée des samples de batterie en changeant leur enveloppe permet dans 90% des cas de donner bien plus de peps à votre track.

L'enveloppe de stéréo, de modulation de fréquence, de résonance, et de pitch (Pan, Mod X, Mod Y, Pitch)

Ce principe d’enveloppe pour les samples n'existe pas que pour le volume. Il marche strictement de la même façon pour :
  • le PAN (panning ou stéréo). C'est-à-dire, si le son s'entend dans l'oreille gauche ou droite. 
  • la MOD X (premier paramètre de modulation). Elle correspond par défaut à un filtre passe-bas. Quand elle est au minimum, elle coupe toutes les fréquences aiguës. Mais en réalité, on peut l'assigner à un autre type de filtre de fréquence parmi plein d'autres existences (filtre passe haut, filtre notch, bandpass, etc.) : cliquez ici pour voir comment.
  • la MOD Y (second paramètre de modulation). Elle correspond par défaut à la résonance du filtre passe-bas précédent, mais sinon à l'autre paramètre de modulation sélectionnée. 
  • le PITCH. C'est la hauteur du son.
Il suffit de naviguer dans les sous-onglets. N’oubliez pas d’indiquer un AMOUNT !

Mixez les différents types d’enveloppe (volume, mod, pitch...) pour avoir un son désarticulé ou progressif qui va réellement surprendre l’auditeur. Ne vous en privez pas non plus sur les instruments réels !

Le LFO : faire varier automatiquement un paramètre quand une note est jouée

Vous remarquerez que sur chacun de ces onglets, il y a également un petit carré LFO. C'est aussi une autre manière de faire varier automatiquement les paramètres précédents (volume, pan, pitch, mod x, mod y) quand une note est jouée.

Quelle différence entre enveloppe et LFO ? Ils sont complémentaires.
  • L'enveloppe est déclenchée quand on appuie sur la note et suit un schéma de variations prédéfini. Mais on ne répète ces variations qu'une seule fois. Elle part de 0, atteint un maximum, puis diminue progressivement jusqu'à 0 encore. 
  • Le LFO est une variation périodique et régulière de ce paramètre, qui se déroule inlassablement tant que la note est jouée. Il part de 0, puis varie régulièrement entre un extrême positif et négatif. 
Le LFO s'utilise en complément de l'enveloppe et principalement sur des instruments avec un sustain level élevé, afin qu'on puisse entendre ces variations longues. Par exemple, l'effet de trémolo peut être reproduit avec un LFO sur le volume.

Pour indiquer à un LFO, c'est souvent les mêmes paramètres :
  • La forme d'onde. Le sampler vous permet de choisir une forme sinusoïdale (sin wave), triangulaire (saw wave), ou carré (square wave). 
  • Delay : période de silence en milliseconde avant que le LFO s'active.
  • Attack : durée en millisecondes pendant laquelle l'amplitude de l'onde de variation augmente progressivement.
  • Amount : amplitude du LFO (jusqu'où va la variation)
  • Speed : la fréquence de variation en Hz (nombre de périodes par seconde). Celle-ci peut-être synchronisé avec le tempo en cliquant sur Tempo : vous pourrez choisir de varier au rythme de la croche, la noire, etc. Les notations sont anglaises : 1/2 = une noire, 1/4 = une blanche, 1/8 = une croche...
Je vous invite à expérimenter avec.

Faire durer plus longtemps la note d'un sample automatiquement

À partir d’un sample de synthé court, il y a moyen logiciel d’obtenir un son de synthé “long”, qu’on pourra utiliser avec du sustain.

Déjà, assurez vous d’avoir coché dan le Sampler la case “Use loop points”.

Méthode rapide : le crossfade

La première méthode (un peu nulle) consiste à utiliser le potentiomètre CROSSFADE pour créer à la va-vite une boucle dans votre sample. Vous remarquez désormais que, quand vous maintenez une note, le son de synthé se répète grâce à un crossfade (qui est en gros un fondu enchaîné entre la fin du sample et le début du sample).


J'en profite pour vous inviter à tester comment les potentiomètres sur la même ligne que celui du CROSSFADE : vous pouvez rapidement obtenir des changements sur vos samples, pas toujours exactement ceux que vous voulez,  mais ça peut donner des idées.

Notamment : baisser le POGO sur les kick les rend parfois plus percussifs et impactants.

Assigner des loop points avec Edison

La seconde méthode, plus propre, consiste à utiliser le VST Edison. Comme dans l’astuce numéro 3, faites clique droit puis Edit pour ouvrir votre sample dans Edison.

Sélectionnez (en cliquant gauche sur le tracé de l’onde de votre sample) la partie qui se répétera (qui loopera). Il faut ici être très méticuleux pour sélectionner une partie qui boucle bien, sans aspérités.

Ensuite, cliquez sur le même bouton que dans l’astuce numéro 3, et choisissez “Set loop” (Alt+L). De cette manière vous avez inscrit dans le sample l'information : "cet endroit est une boucle qu'il faut répéter si je le demande". Les loop points disent donc automatiquement au sampler comment répéter le sample.



Il vous faut désormais réexporter votre sample en .wav en faisant Ctrl+S dans Edison, et ensuite le réimporter dans votre projet via la méthode classique.

Si votre sample boucle mal (typiquement on entend “clic” à chaque répétition), essayez les différentes méthodes de “Declicking” du Sampler. Ces derniers ajoutent différentes méthodes de crossfade (fondu enchaîné entre le début et la fin de vos loops points) quand le sample est joué.

S’il boucle très mal, c’est que vous avez mal mis vos loop points. Mais ça peut être un style :)

Astuce 5) Stretcher un samples

Stretcher un sample signifie l'étirer dans le temps. Contrairement au découpage (cut), qui consiste à enlever une partie du sample, le stretching fait toujours se jouer le sample entièrement, mais plus ou moins rapidement.

Certains samples sont en réalité des loops, c’est-à-dire des boucles mélodiques ou musicales assez courtes. Problème : ces loops n’ont pas forcément le même tempo que votre morceau. Il vous faut donc les stretch pour les ajuster au tempo de votre piste.

FL Studio rend le stretch de samples très simple, intuitif, et précis.

Utiliser l'outil stretch dans la playlist

Ouvrez (par glisser-déposer) le sample ou la loop dans la playlist. Par défaut, en éditant des samples dans la playlist, cliquer et glisser sur les extrémités ne fait que raccourcir le passage du sample qui est jouée. C'est-à-dire, on enlève la queue ou la tête du sample.

Mais, si on coche la petite case Stretch :


Le mode d’édition des samples dans la playlist change. Désormais, on stretch (étire) le sample.

Mieux que ça : il est désormais ancré à la grille temporelle. Lorsque l’on augmente ou réduit le tempo, le sample reste fixé sur ses positions. Il réajustera son accélération/ralentissement pour toujours occuper la même place, le même nombre de mesures.


Idéalement, on veut ajuster le tempo propre à la loop au tempo de notre projet. Par exemple, pour synchroniser une acapella de rap avec un beat instrumental.
  1. Si on connaît le tempo du sample, on peut changer temporairement le tempo du morceau jusqu’au tempo du sample. Puis, on stretch le sample “sur place”, pour qu’il soit ancré à la grille, mais sans changer véritablement sa durée. Il suffit de faire un petit aller retour : on stretch le sample pour le rendre un peu plus long, puis un peu moins long. Et c’est bon, il est collé, ancré aux positions temporelles sur la grille.

    Le souci, c'est qu'on connaît rarement le tempo d'un morceau (bien qu'il y ait des outils : clique droit > detect tempo sur la visualisation du sample dans le sampler). Et surtout, parfois le tempo d'un morceau est variable ou instable (pour des morceaux de musique classique ou des enregistrements acoustiques) !
  2. Si on ne connaît pas le tempo du sample, il faut le stretcher sur la bonne durée. Si votre sample fait deux mesures, par exemple, il faut stretcher votre sample de telle sorte qu’il soit ancré sur deux mesures.

    Cela demande un peu de sens du rythme pour comprendre quand commence et se termine une mesure. Et c'est un peu plus compliqué pour des signatures peu orthodoxes (du style 7/8 ou 5/4).
Néanmoins, stretcher comme ça, de loin n’est pas super précis : on ne peut stretcher que “par acoup”, c’est-à-dire en restant aligné sur la grille.

Pour outrepasser ce problème, on zoome à fond en faisant Ctrl+Molette. Une fois que l’on a zoomé au maximum, on a une super grande précision, à la micro seconde près. Pour zoomer verticalement, on aggripe avec le clic gauche les extêmités des titres des Tracks dans la playlist. On peut même alors combiner l’édition de notre sample “stretch” à l’édition “classique” pour nettoyer notre sample.

Changer la tonalité d'un sample stretché

Avec cette technique, vous pouvez adapter le tempo d’une loop avec le tempo de votre morceau. Mais la tonalité de notre loop change avec la vitesse (tempo + rapide = tonalité + aigue, et tempo + lent = tonalité + grave). Bien que ça peut donner un certain style pour des loops de batterie, c’est moins évident avec des instruments.

Le Sampler est là pour nous tirer de cette mauvaise passe. Double-cliquez gauche sur votre sample dans la playlist. Faites un clique droit sur le potentiomètre PITCH dans la catégorie “Time Stretching”, et choisissez Reset. Après un petit chargement, le sample est à nouveau dans sa tonalité originelle.


Vous remarquerez que ce potentiomètre PITCH permet en réalité de choisir la tonalité de votre sample sans changer sa vitesse (contrairement à celui vu dans l’astuce numéro 2). En contrepartie, vous ne pourrez plus ensuite utiliser le PITCH “classique” vu dans l’astuce numéro 2.

Ce procédé de stretch est très utile pour les boucles instrumentales, mais aussi pour manipuler les acapellas de rap. Esssayer de descendre la voix du MC une octave plus bas, et accélérée jusqu'à 220 bpm ! Cet outil est très utile quand on fait des remix.

Cet algorithme de pitch est très fort pour conserver les tonalités, mais est très gourmand en mémoire. Si vous en venez à travaillez avec des samples très longs et très nombreux, cela peut prendre parfois plusieurs minutes, à chaque ouverture de projet, pour que le Sampler pitche vos samples.
  • Un bon conseil est d’exporter ces pistes pitchés en .wav, pour ensuite les réimorter dans son projet en supprimant les ancien samples.
  • Une autre méthode est d'utiliser un algorithme "en temps réel" (Realtime), moins précis, mais parfois plus efficace dans votre workflow.  Choisissez-le en changeant le "Resamble" à gauche de "Mode" dans le même carré "Time stretching". 

Astuce 6) Mettre le sample à l'envers

Mettre les samples à l'envers, c'est-à-dire en reverse, comme si on rembobinait une cassette (pour ceux à qui ça parle...) est parfois très efficace.

Il suffit de cocher une case dans le Sampler.


En général, on utilise les samples en reverse dans la playlist, car on peut alors plus facilement les caler en rythme. Pour les caler très précisément, on utilise Shift+Molette avec le pointeur de la souris sur la barre supérieure du sample pour le déplacer très doucement dans la playlist. Pour encore plus de précision, on peut zoomer à fond avec Ctrl+Molette.


Pensez à stretcher vos sons en reverse avec l’astuce 4. Souvent, on préfère les sons en reverse plus lents.

Quelques utilisations classiques :
  • Une crash en reverse accolée à une autre crash en sens normal est une autre technique de transition classique. 
  • Le piano en reverse a un côté onirique qui marche très bien.
  • Les kick ou les claps en reverse juste avant un drop donne un effet d'annonce grave frais

Astuce 7) Le microsampling

C'est quoi le microsampling ?

Le microsampling, pour résumer, ça consiste à, plutôt que de réutiliser un sample, le redécouper en pleins de petits microsamples, qui serviront à reconstituer une mélodie en les assemblants.

Par exemple, à partir d’une loop de batterie, vous pouvez y “microsampler” le son du hit hat, du kick, et du snare, et recomposer un pattern de batterie radicalement nouveau. On peut imaginer la même chose pour une mélodie de piano : vous samplez un accord, un do, un fa, et recréez une mélodie complète avec ces trois éléments.

Comment découper un sample dans FL Studio ?

Cette technique est permise grâce à l’outil "Slice" ou cutter (raccourci : touche "C") utilisé sur les samples dans la Playlist.

On zoome à fond avec Ctrl+Molette, on fait des incisions précises sur le samples. On repositionne ces micro-samples, si besoin est en les faisant glisser doucement en utilisant Shift+Molette sur le haut du sample. Shift+Molette sur le tracé de l'onde du sample lui même permet de glisser changer la partie du sample qui est jouée sans modifier ses positions dans la playlist : ça décale relativement le sample.

On peut redimensionner le sample très précisément lorsque l’on a le zoom maximum par la méthode classique, en sélectionnant le bord de notre sample (avec le stretch de l’astuce 4 désactivé).

Glitchs et Chops

Le plus grand défi est de réarranger ces microsamples d’une manière cool. Si vous n’avez pas d’idée, vous pouvez vous contenter de pimper les samples en créant ce que j'appelle des “glitchs” (distorsions) ou “chops” (découpes).

Cela se fait tout simplement en répétant le début d’une note du sample plusieurs fois. C'est à dire que la mélodie jouée est la même, mais il y a un effet irréaliste de répétition sur cette note en particulier. Ça marche aussi si les samples sont très courts.

Si vous n'êtes pas inspiré, une autre chose à faire est d'enlever carrément une partie du sample et laisser un silence. Étrangement, ça peut créer véritablement une dynamique.


Certains plugins permettent de créer ces glitchs et chops de manière plus avancées et précises, par exemple Glitch2 par Illformed ou Effectrix par Sugar bytes.

Isoler une partie d'un sample

Lorsque vous pratiquez le microsampling, vous auriez parfois besoin d’isoler un microsample pour lui apporter un traitement spécifique (que ce soit via le Sampler ou via des effets). Ça permet de créer un autre sample dupliqué et identique, mais indépendant du sample précédent.

Cliquez sur la petite barre en haut de votre sample, cliquez dans le menu sur “Make Unique” : votre micro sample deviendra complètement indépendant de tous les autres.



Si vos amas de microsamples commencent à devenir vraiment trop complexes pour votre ordinateur, n’hésitez pas à les exporter au format .wav et à les réintégrer à votre morceau sous cette forme uniquement, pour permettre à votre bécane de souffler un coup.

Le microsampling est très utile quand on cherche à faire des remix originaux ou réutiliser seulement une partie d’un sample de votre sample pack : extraire une seule note d’une mélodie, par exemple.

Par ailleurs, sur chacun de ces microsamples, vous pouvez très bien utiliser à bon escient les 5 astuces présentées précédemment :)

Aller plus loin ?

Comme conclusion, je vous invite à créer vous même votre banque de sample à partir des musiques que vous aimez. Cherchez des batteries, des loops, des synthés... Et ensuite détournez-les complètement à l'aide des outils du sampler présentés auparavant !

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Le sidechain est une technique absolument fondamentale pour faire de l'électro. Il donne un effet pump, d’aspiration ou de pulsation électro house. L’idée est que le volume de la basse baisse pile poil quand la grosse caisse joue. C’est quelque chose de très courant pour donner cette sensation de « bounce », de rebond, dans tous les styles : EDM, trap, house, techno, psytrance, dubstep... Exemple d'un sidechain fait avec Fruity Limiter Dans cet article, je vais vous présenter au moins cinq méthodes très différentes, mais très classiques, pour créer un sidechain dans FL Studio. Toutes sont très simples et donneront vraiment un plus à vos musiques ! J’utilise ici FL Studio 12.5 . Mais ces astuces sont susceptibles de marcher avec n’importe quelle version, et même avec la plupart des autres logiciels de production musicales. En effet, le sidechain est aussi une technique fondamentale de production : on l’utilise aussi plus largement pour corriger le son, par exemple qua